Auteure prolifique et engagée, Olympe de Gouges développe dans ses écrits des propos contre l’esclavagisme et en faveur du droit des femmes. Durant la Révolution française elle se bat pour l’égalité des droits entre tous les citoyens sans distinction de sexe, de couleur ou de revenu, ce qui lui vaudra la peine de mort. Retour sur l’histoire de la pionnière du féminisme. 

Olympe grandit à Montauban où elle se maria à 17 ans contre son gré à un client de la boucherie familiale, un homme rustre de 30 ans son aînée qu’elle n’apprécie pas. Il décéda en 1766 après qu’ils aient eu un enfant ensemble. Le statut de veuve lui rendit sa liberté, comme beaucoup de femmes à cette époque.

La loi française interdisait à une femme autrice de publier un ouvrage sans le consentement de son époux, elle décida donc de ne jamais se remarier et conserva ainsi sa liberté de publication. Elle qualifiait le mariage religieux de tombeau de la confiance et de l’amour.

Elle rencontra ensuite un haut fonctionnaire de la marine, Jacques Biétrix de Rozières, alors directeur d’une puissante compagnie de transports militaires en contrat avec l’État, qu’elle refusa d’épouser mais avec qui elle resta en relation jusqu’à la fin de sa vie. À défaut d’être son époux, Jacques l’aimera et la protégera toute sa vie. 

Ensemble, ils déménagent à Paris, et il lui permit de fréquenter les salons mondains, les artistes, intellectuels et la haute bourgeoisie de l’époque. Elle acquit une réputation de courtisane entretenue par les hommes dans un contexte où la femme libre était assimilée à une prostituée.

En 1784 elle publie “Zamore et Mirza, ou l’heureux naufrage” pour le théâtre français, une violente dénonciation de l’esclavagisme. C’est une histoire d’amour entre deux esclaves. Elle fut acceptée par la comédie française mais fît scandale. Les esclavagistes, à l’époque, sont riches et puissants. On menace déjà de l’enfermer à la Bastille mais elle y échappe tout juste. 

Elle publie un second essaie qui lui vaut d’être contactée par la société des Amis des Noirs

En 1786 elle écrit aussi une suite au Mariage du Figaro de Beaumarchais pour plaider contre le mariage forcé et pour la cause féminine. 

En 1788 elle écrit sa première lettre ouverte aux français où elle propose un impôt solidaire pour venir à bout de la crise. La révolution éclate peu de temps après et elle n’a cessé de faire valoir ses droits et ceux des noirs et des femmes à coups d’Affiches et de Brochures. 

En 1791, en pleine Révolution, elle dénonce l’exclusion des femmes de la déclaration des droits de l’homme en publiant une parodie de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : “Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne” où on peut lire : « La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune ». Elle y dénonce la peine de mort et revendique le droit de vote sans distinction de sexe.

Création de maternité, droit au divorce, libre recherche de paternité, reconnaissance des enfants illégitimes, appel à la création d’un impôt patriotique, Olympe de Gouges n’a jamais cessé de se battre pour ce qu’elle jugeait juste avec sa vision avant-gardiste et la non-violence (peut-être trop idéaliste à l’époque). 

2 novembre 1993 elle est convoquée devant un tribunal pour avoir pris position contre Robespierre et Marat et s’être élevée contre la mort de Louis XVI (et contre la peine de mort en général). Elle sera guillotinée le lendemain. Avant son exécution elle dira “Le peuple Français vengera ma mort”. 

Olympe laisse un testament politique où elle dénonce la violence aveugle de la terreur.

De son vivant comme après sa mort, elle fût extrêmement controversée et a fait l’objet des attaques les plus virulentes. 

Elle est aujourd’hui enfin reconnue comme la pionnière du féminisme Français. 

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